Le Centre d’innovation des produits cellulosiques Innofibre du Cégep de Trois-Rivières caresse un important projet de développement, mais le déclenchement des élections fédérales arrive à un bien mauvais moment puisqu’une partie de ce projet dépend d’un financement rapide d’Ottawa.
Si Trois-Rivières était autrefois la capitale mondiale du papier journal, la Mauricie pourrait-elle devenir la capitale des produits biosourcés? C’est ce dont rêve le directeur d’Innofibre, Jean-Philippe Jacques et le nouveau projet pourrait bel et bien propulser la région vers ce titre.
La Ville de Trois-Rivières vient d’adopter une résolution visant à vendre au Cégep de Trois-Rivières un terrain de 12 800 mètres carrés en bordure du boulevard Parent au montant de 140 990,43$. C’est à cet endroit que serait aménagé un nouvel édifice dont la vocation serait le développement de technologies d’emballages alimentaires cellulosiques compostables et la valorisation des résidus de bois de construction et de démolition provenant du secteur de la construction.
Le futur édifice d’Innofibre vise à offrir aux entreprises la possibilité de disposer d’équipements précommerciaux pour tester leurs produits dans un contexte de taille industrielle, ce qui facilitera l’étape vers leur production éventuelle à échelle commerciale.
Innofibre, qui loge présentement dans un pavillon de l’UQTR, a besoin de cet espace complémentaire, explique le directeur. «On ne dédouble pas. On ne déménage pas les équipements», précise-t-il. «C’est complémentaire.»
Dans sa résolution sur la vente du terrain, la Ville demande toutefois que le Cégep y construise son projet dans les 24 mois.
Innofibre attend toujours les autorisations gouvernementales de Québec et d’Ottawa, indique M. Jacques. «On est peu satisfait qu’il y ait des élections fédérales présentement, mais que voulez-vous… Quand on est en processus électoral jusqu’à la fin de septembre, tout est gelé. Il n’y a rien qui se passe», déplore-t-il.
Les projets pour la construction d’un bâtiment de 2560 mètres carrés «ont été présentés et sont en processus d’analyse. On a espoir d’avoir des réponses rapidement cet automne», dit-il.
«Ça nous prend les plans et devis de construction officiels et le financement pour aller de l’avant», précise-t-il.
Parmi les projets et grâce à l’expertise d’Innofibre, des entreprises pourront en effet contribuer à diminuer l’enfouissement des déchets en produisant, par exemple, des contenants entièrement biodégradables pour servir des repas à emporter qui remplaceront les emballages en plastique et styromousse dont se servent beaucoup de restaurants.
«L’idée, c’est vraiment d’accélérer le développement technologique», dit-il.
«On vise à créer un hub, un écosystème en Mauricie, de produits biosourcés que l’on veut développer avec différents organismes de la région. L’idée, à court et moyen terme, c’est de positionner la Mauricie comme l’endroit de prédilection pour développer des produits biosourcés», résume M. Jacques.
Ce genre d’écosystème n’existe pas encore au Québec, précise-t-il. «Nous avons une expertise; l’UQTR a une expertise complémentaire à la nôtre; nous avons les ressources forestières et agricoles à proximité», fait-il valoir.
Vous pouvez voir l’article original de Brigitte Trahan ici